iPad : on parle déjà de la fin du papier

Alors que LeMonde.fr propose un long article sur les espoirs qui se cristallisent autour de l’arrivée de l’iPad en France, au Canada, la société Power Corporation, éditeur de plusieurs titres de presse (papier et internet) a évoqué la disparition « peut-être lointaine » de la version papier de certains d’entre eux.

L’avenir de la tablette d’Apple n’est pas encore parfaitement défini : e-book, e-BD,e-magazine ou TV portable dédiée à la Vod (Vidéo à la demande), outil de navigation ou PC d’appoint, cartable numérique ou console de jeux ? Tout ça à la fois ? Difficile à dire même si on peut déjà avancer que dans cette 1ère version, la tablette d’Apple semble être un appareil de consommation plus que de création.

Les contenus et applications qui viendront enrichir et personnaliser l’expérience de l’iPad seront déterminantes. Pourtant, comme je le rappelais dans ce billet, certains secteurs, à l’avenir incertain, attendent beaucoup (trop ?) de la tablette made in Cupertino : « c’est notre bouée de sauvetage » assurait Frantz-Olivier Giesbert (Directeur du Point) devant ses pairs en mars dernier.

La presse (quotidienne, magazine, généraliste ou spécialisée) se verrait bien rebondir grâce à l’iPad (et ses concurrents qui seront bien une quinzaine) mais le pari est loin d’être gagné. Car si la tablette connaît déjà un grand succès (1 millions de ventes en moins d’un mois aux Etats-Unis), son ergonomie, sa puissance et l’usage qui en découlent réclament des contenus innovants tant sur la forme que sur le fond. Et si Le Monde.fr rappelle que « la division numérique du New York Times compte environ 150 ingénieurs et techniciens », c’est pour préciser que la presse française ne finance, elle, aucun service de R&D (recherche et développement) dans ce domaine !

Il va pourtant bien falloir que les éditeurs proposent des contenus innovants, bien différents de ce qui se fait dans le monde physique. Se contenter de convertir un magazine en PDF pour en tourner les pages sur un iPad risque de tourner à la catastrophe industrielle… Il va falloir réunir des qualités ludiques, magiques,… révolutionnaires… Surtout que ces mêmes contenus auront aussi l’opportunité de justifier des abonnements payants. Et là aussi, il va falloir jouer serré. Même si les éditeurs jouent le jeu de l’innovation (nouveaux contenus, nouvelle ergonomie, nouvelle expérience du lecteur,…), le prix sera déterminant. Si des offres groupées (abonnement papier + Web + iPad ou Web + iPad ou papier + iPad,…) et originales voire expérimentales ne viennent pas casser un schéma vieux de 100 ans (kiosque ou abonnement) et des grilles de tarifs qui n’ont plus rien à voir avec les réalités contemporaines (le web a imposé la gratuité partielle ou totale, les offres freemium,…) alors, je ne donne pas cher des titres les moins engagés dans l’ère numérique… Pourtant, en même temps, si ces tarifs sont des usines à gaz, ça ne marchera pas non plus !

L’arrivée de l’iPad va-elle faire disparaître le papier ? A terme oui. L’éditeur GESCA (éditeur canadien de journaux, magazines et livres) vient d’y faire allusion sans tabou. Le tout est de savoir à quel horizon. Dans les nouvelles technos, ce genre de question est récurrente : Faut-il changer radicalement de modèle pour coller rapidement aux nouveaux usages et risquer de tout perdre ou vaut-il mieux financer plusieurs types de distributions au risque cette fois que le second modèle cannibalise le 1er ? Le secteur de la musique a eu à faire ce choix, le secteur du cinéma doit également le faire, celui de l’édition (livres, journaux, magazines) est en pleine réflexion et expérimentation. Tout le commerce physique expérimente aujourd’hui la distribution physique et numérique : de la chaussure au voyage, des services bancaires à l’alimentation.

Quel que soit le domaine, l’essentiel est évidemment de ne pas négliger voire dénigrer un modèle dont l’émergence est évidente. L’industrie musicale a expérimenté la chose : Les Majors ont, pendant des années, refusé catégoriquement l’existence du MP3 ! Ces mêmes Majors ont ensuite freiné des quatre fers le développement des plate-formes numériques (iTunes, Virgin, Fnac.fr,…). L’industrie cinématographique a de son côté favorisé la vente de DVD au détriment d’une Vod (Vidéo à la demande), toujours anémique malgré les efforts de certains distributeurs (CanaPlay, TF1 Vidéo, Free,…) pour être présents au plus près des consommateurs : sous la TV (Box ADSL,…) et bientôt dans la TV elle-même…

Les éditeurs ont beaucoup appris des ces expériences. Alors vont-ils éviter les écueils de la révolution numériques ? Vont-ils l’accepter et se donner les moyens de coller aux nouveaux usages ? L’industrie musicale a tenté de lutter contre la mutation de son secteur (Mp3, achat de morceaux à l’unité, le partage, l’explosion du Live,…), idem pour la vente par correspondance (La Redoute, Les 3 Suisses,…) et d’autres. Les éditeurs vont devoir faire mieux. Si les éditeurs n’en ont pas les moyens financiers, il va leur falloir ruser. L’initiative du Figaro est d’ailleurs assez intéressante de ce point de vue. Le journal vient en effet de signer un partenariat avec… iTélé ! La tablette, comme un PC classique, permettant de consommer tout type de contenus (texte, vidéos, animations, sons), le partenariat permettra au Figaro.fr d’enrichir ses articles de séquences audiovisuelles. Un concept assez magique sur l’iPad.

Sources

L’iPad, planche de salut pour Gutenberg (LeMonde.fr / 8 min de lecture)

Cyberpresse pourrait devenir payant (Canoe.com / 1 min de lecture)

iPad : la presse française peaufine ses contenus

Il y a quelques jours, Apple annonçait la sortie imminente de sa tablette, l’iPad(début avril aux E-U, un mois plus tard en Europe). Ce nouvel appareil qui servira autant de navigateur internet que d’eBook reader notamment (lire ce billet pour plus de détails) est une formidable opportunité pour la presse. Celle-ci pourra enfin légitimer des contenus numériques payants en créant une version iPad (ou tablette) de ses titres quotidiens, mensuels,… régionaux ou nationaux. Un moyen aussi de « relancer » ses Marques aujourd’hui totalement noyées dans les contenus illimités de Google News et des autres agrégateurs d’information.

Une légitimation possible qu’à travers l’innovation. Si L’Equipe, Voici, GEO, Le Monde, Le Figaro, Libération et d’autres ont évoqué une version spécifique de leur titre pour l’iPad, il ne suffira cependant pas d’en offrir une simple adaptation des versions pdf ou internet ! Je suis convaincu que le pari peut être gagné à condition que les « journaux iPad » aient une personnalité qui colle aux nouveaux usages tant sur le fond que sur la forme. Les journaux vont devoir proposer des contenus innovants, alliant texte, animation, 3D, Photos 360°, pom, vidéo, son, etc. Et tout ça à travers une interface tactile qui induit de nouvelles logiques dans le rapport homme-machine.

Et du côté de l’innovation, autant j’ai été impressionné par la démonstration (vidéo ci-dessous) effectuée autour du New York Times lors de la keynote de présentation (y’avait un côté journal d’Harry Potter assez magique) autant je suis littéralement scotché par la démonstation récente du journal WIRED ! Ce titre américain, certes spécialisé dans les nouvelles technologies, est ce que j’ai vu de mieux en terme de « journal tactile ». C’est clair : Wired veut changer le rapport que le lecteur entretient avec le journalisme ! La démo vidéo présentée ci-dessous réunit certainement tous les atouts de Wired sur iPad et il n’est pas certain de retrouver toutes ces fonctionnalités tant éditoriales que publicitaires lors de sa commercialisation dans moins d’un mois. Mais le ton est donné ! Tout ça ne fait que confirmer mon avis sur l’iPad et les tablettes en général.

La démonstration de Wired est en anglais mais souvent les images parlent d’elles-même…

La démo du NYT lors de la présentation de l’iPad aux journalistes (plus de démo dans ce billet)

D’autres informations à la Source (2 min de lecture)

MAJ 18 mars 2010 : Voici une belle initiative de contenus magazines entièrement habillés pour l’iPad. L’animation est ultra-léchée. C’est beau, ludique même si je préfère le potentiel de lecture non-linéaire de Wired pour iPad (voir plus haut). Comme le précise Mac4ever, le coût d’un tel habillage devrait dans un premier temps, rendre l’expérience assez rare dans la réalité. Regardez.

Les vidéos Vodpod ne sont plus disponibles.

Une vidéo YouTube récompensée par un prix de journalisme

C’est une question récurrente sur le Net : internautes, blogueurs, membres de réseaux sociaux, simples citoyens, vidéastes ou étudiants de tous horizons s’expriment sur la Toile et créent de l’information en permanence. L’émergence d’un « nouveau journalisme », différent de celui que pratiquent les journalistes professionnels et les médias traditionnels, s’impose, poussée par le sens de l’Histoire.

Si le livre et le journal d’information ont permis à tous de SAVOIR, internet permet à tous de DIRE; Les outils d’expression (blogs, réseaux sociaux, caméras, mobiles, APN,…) se démocratisant, les barrières financières et techniques tombant de plus en plus bas, les citoyens rapportent naturellement les événements qui les touchent au plus près, publiant sur internet des tranches de vie parfois dignes de scoop internationaux. Souvenez-vous l’évacuation de l’avion crashé sur l’Hudson River (photo d’illustration de ce billet). Photographiée par un citoyen équipé d’un simple mobile, les images ont fait le tour du monde. On pourrait aussi parler des manifestations tibétaines filmées par des témoins équipés d’un portable, et du récent soulèvement iranien, lui aussi abondamment filmé et commenté grâce aux réseaux mobiles et internet; et ce, malgré les efforts du gouvernement pour étouffer l’événement.

Si l’expression « nouveau journalisme » peut surprendre, voire choquer certains intervenants de la presse traditionnelle, 2 épisodes viennent renforcer mes convictions :

1. Pendant les manifestations contre le pouvoir iranien en juin 2009, la vidéo d’une iranienne agonisant après avoir été frappée d’une balle, a fait grand bruit. Postée par un inconnu sur YouTube, la vidéo a été reprise par tous les journaux, prenant du même coup une réelle valeur journalistique. En même temps, l' »épisode » est devenu une « image icône de la résistance iranienne ». Cette vidéo-choc de la mort de Neda Agha-Soltan vient d’être récompensée par le prix George Polk 2009. Un prix décernée par l’Université Long Island dans l’Etat de New York. « Cette récompense met en évidence le fait que, dans le monde d’aujourd’hui, un spectateur courageux équipé d’un téléphone avec une caméra peut utiliser les sites de partage de vidéos et les réseaux sociaux pour diffuser de l’information » a déclaré John Darnton, le président du Jury. 2 autres auteurs travaillant pour le New Yok Times (NYT) et le New Yorker ont par ailleurs été récompensés.

Voici la vidéo. Attention, âmes sensibles passez votre chemin.

2. Le journal gratuit Metro a lancé une grande opération de coopération avec les internautes. Ceux-là peuvent proposer des contenus « journalistiques » qui seront diffusés dans un espace dédié nommé metroreporter. Le principe rappelle iReporter mis en place par CNN aux Etats-Unis ou  Citizen News lancé par youTube ou encore Les Observateurs initiés par France 24. Cerise sur le gateau, chez Metro, les meilleurs contenus seront sélectionnés pour être publiés dans le journal papier. Les contributions ainsi publiées seront naturellement rémunérées.

Une opération intéressante qui fait de l’internaute, du blogueur ou du témoin, un collaborateur du journal. Internet n’est plus concurrent de la presse (je sais certains diront que Metro, c’est « l’arrière train » de la presse) mais un complément valorisé et valorisant. J’ai fait un tour sur le site et je remarque rapidement que la plupart des infos proposées sont assez locales : « retour du froid à Nantes », Fontaine gelée à Lyon », « Une fuite d’eau gigantesque à Saint-Denis », « Défilé du Nouvel An chinois à Paris »,… Les infos sont courtes et se résument le plus souvent à des photos ou des vidéos agrémentées de quelques lignes de commentaires. Ce que je retiens, c’est leur caractère local. Car c’est à mon avis un énorme potentiel pour la presse nationale professionnelle. Coupler des dizaines de milliers de correspondants locaux à la force éditoriale d’un journal et à la géocalisation magique d’un iPad par exemple, et vous obtenez un journal ultra-personnalisé mis à jour en temps réel qui réunira information internationale, nationale et locale. Chaque lecteur pouvant personnaliser la l’espace de chacune au sein de SON journal.

Je pense donc que l’arrivée des citoyens-reporters au sein des rédactions traditionnelle est une formidable opportunité pour la presse. A elle de tirer la quintessence d’un nouveau genre de journalisme.

Source pour Metro

Source pour la vidéo

L’iPad va-t-il révolutionner l’informatique personnelle ?

Le 27 janvier 2010, Apple révélait au monde (numérique ?) son dernier produit star : l’iPad. Une tablette tactile, sorte de gros iPhone survitaminé qui doit révolutionner notre rapport à l’ordinateur et pourquoi pas relancer plusieurs marchés plutôt mal en point, à savoir, la presse quotidienne, la presse magazine et l’édition littéraire.

Passons rapidement sur son aspect, assez fidèle à l’esthétique Apple même si personnellement, je regrette un peu le nom (iPad) que je ne trouve pas fantastique. Je devrais m’habituer; il me semble qu’à la sortie de l’iPod, le nom sonnait bizarrement aussi. Ajoutons cependant qu’aux Etats-Unis, le mot « pad » sert à décrire les serviettes hygiéniques que nos belles utilisent régulièrement; un beau terreau pour les humoristes de tous horizons. Je regrette également la bande noire, trop large à mon goût, qui ceinture l’écran comme sur l’iMac et le MacBook. Enfin, je trouve les icônes trop petites surtout lorsqu’il y en a peu… En dehors de ces détails cosmétiques, l’esthétique reste dans la continuité du travail de Jonathan Ive (Designer en chef de la marque à la Pomme) : écran en verre, habillage d’aluminium, un seul bouton (façon iPhone et iPod Touch), un poids plume (- de 700gr, soit 2 fois moins que le MacBook Air déjà très léger) et une finesse à couper le souffle (1,3 cm) pour une émotion certaine lors de la prise en main.

L’iPAD VA-T-IL REVOLUTIONNER L’ORDINATEUR ?

Le matériel informatique connaît une vraie révolution depuis 2 années. Alors que l’ordinateur de bureau (Desktop) et l’ordinateur portables (Laptop) se partageaient à eux seuls les marchés personnels et professionnels de l’informatique, un nouveau produit a fait exploser ce schéma : Le NetBook. Cette race de Mini-portable bon marché lancé d’abord par la marque ASUS avec l’Eee PC a envahi les rayons des spécialistes de matériel technologique, tant sur le Net que dans le commerce traditionnel. Ces appareils représentent désormais plus de 20% des ventes de PC portables. Ils sont très bon marché (à partir de 200€), très transportables car petits (écran à partir de 7″) et légers. Ils répondent aux besoins quotidiens de la plupart des utilisateurs : navigation sur le Web, lecture et envoi de mail, fréquentation d’un réseau social type facebook, bureautique légère,…

L’Eee PC d’ASUS et ses congénères ont bouleversé le marché du PC portable

Apple a son idée du Netbook. Toutes les grandes marques s’y sont mises : Toshiba, Dell, Acer, etc. Apple, grand absente de ce marché low cost est toujours restée ferme sur ses convictions : Les Netbook sont des produits de mauvaise qualité, peu puissants, peu ergonomiques et peu fiables. On ne peut pas faire un bon appareil pour un tarif aussi bas ! La version du Netbook d’Apple suit une toute autre philosophie : Comme tout Netbook, il a « peu » de mémoire interne (toutes nos données sont censées être stockées sur des serveurs externes) et ne dispose pas de lecteur ou graveur de CD/DVD. Ces 2 caractéristiques permettent d’alléger et affiner considérablement la machine pour une meilleure portabilité. Là où l’état d’esprit Apple diverge sensiblement de la concurrence c’est que pour Steve Jobs (CEO d’Apple) un ultra-portable doit disposer d’une puissance, d’un confort de travail (taille du clavier et de l’écran notamment), d’une finition (celle des NetBook est simplement affligeante) et d’une ergonomie de haut niveau. Le MacBook Air répond à toutes ces exigences. Mais les tarifs s’envolent (à partir de 1 400€), et on ne parle plus de PC low cost ! Si l’appareil ne permet pas de faire du montage ou du calcul 3D de haute volée, il autorise le multi-tâches et la plupart des activités informatiques dans une enveloppe d’une extrême finesse et d’une incroyable légèreté.

MacBook Air : Le NetBook surpuissant d’Apple

L’iPad, l’ordinateur le plus simple du monde. En proposant une machine qui se positionne assez clairement entre un iPhone (qui est en réalité un ordinateur miniaturisé) et un MacBook (nom générique des ordinateurs portables Apple), Apple est peut-être aussi en train de réinventer l’informatique personnelle. Naviguer sur internet, créer et éditer des documents (présentation, tableau, traitement de texte), écouter de la musique, gérer, partager et profiter de ses photos, etc; tout ça est possible sur l’iPad avec une simplicité qui peut s’avérer « déroutante ». Tout l’aspect informatique est caché, dissimulé derrière des pop up et autres menus automatiques qui rendent la mécanique transparente. Une révolution ergonomique qui peut dérouter les « power users », ceux qui utilisent au quotidien, plus de 10% des capacités de leur machine de bureau ! Ceux-là se demanderont comment on duplique un fichier, comment on gère des dizaines de projets, etc, sans barre de menu, sans Dock, sans Bureau… bref, comment on fait sans Finder…

L’iPad : entre l’iPhone et le MacBook, va-t-il tuer les Netbook ?

Mais à qui s’adresse l’iPad ? Au tout venant.  A ceux qui aiment accéder à internet ou à leur réseau social dans de bonnes conditions de visualisation (affichage pleine page). A ceux qui désirent écrire des mails avec un clavier utilisable à 2 mains. A ceux qui veulent mettre à jour leur blog confortablement. A ceux qui sont allergiques à l’informatique, aux utilisateurs ultra-mobiles,… Bref à ceux qui utilisent déjà un Netbook ! Alors l’iPad va-t-il tuer les Netbook ? Si ces derniers sont très bon marché, les moins onéreux sont clairement de mauvaise facture : leur puissance et leur qualité ne sont pas comparables à l’iPad (même si on ne connaît pas encore précisément la puissance de la bête). Les Netbook acceptables en terme de puissance, d’ergonomie et de fiabilité tournent autour de 450€. Soit quelques dizaines d’euros en dessous de l’iPad qui débute lui à 499$ (il y a des chances qu’il soit vendu 499€ en France). Précisons que pour ce tarif, la qualité de finition d’un iPad est exceptionnelle : verre et aluminium. Le segment des Netbook, qui dynamise le marché de l’ordinateur personnel depuis plusieurs mois, voit donc arriver un concurrent très sérieux. L’iPad, un NetBook killer ? La réponse dans quelques mois.

La démonstration faite autour de la suite bureautique iWork (Pages, Numbers et Keynotes) a d’ailleurs été bluffante. Les logiciels déjà existants dans l’univers Mac ont totalement été repensés pour une utilisation nomade et tactile ! Une nouvelle fois, Apple réinvente le rapport homme-machine… même s’il n’y a pas une grande différence avec l’iPhone; certains le regretteront… La saisie et le redimensionnement tactiles des objets / texte sont tout simplement révolutionnaires. La fluidité des opérations donnaient d’ailleurs une petite idée de la puissance de la machine. A cette puissance s’ajoute une autonomie annoncée record : 10 heures en utilisation, 1 mois en veille ! Le rêve pour tout utilisateur ultra-mobile qui se respecte ! Des données exceptionnelles à prendre avec des pincettes ! Personnellement, j’enlève systématiquement 30 ou 40% à ce genre de valeurs…

Petits bémols tout de même :

– l’iPad n’est pas autonome. De la présentation de Steve Jobs, on retiendra que la machine a besoin de se synchroniser avec un Mac ou un PC ! Comme avec l’iPhone, il faut donc déjà être équipé. L’iPad ne sait pas nativement récupérer des fichiers par transfert USB ou même par Wifi. Toute récupération de données (Photos, musique, vidéos,…) se fait par câble via iTunes, la plaque tournante du business de l’écosystème Apple. Ce qui est acceptable voire tout à fait logique pour un iPhone un iPod Touch, ne l’est plus tellement pour une tablette censée préfigurer l’informatique et l’ordinateur de demain ! Cependant, comme sur l’iPhone, des applications tierces permettront certainement de transférer par les airs toute forme de fichiers : word, pdf,…

– L’absence remarquée de clavier posera sans doute quelques problèmes. Même si l’efficacité du clavier virtuel se confirme, il ne permettra pas pour autant de taper confortablement un document de 5 000 caractères… Quant au « dock + clavier » en option, n’étant pas pliable, sa transportabilité en est très réduite…

Présentation de Keynotes, Pages et Numbers, la suite bureautique d’Apple adaptée à l’iPad

L’iPAD VA-T-IL SAUVER LA PRESSE ?

La tablette à la Pomme va exploser 2 boulets : Les rotatives et les NMPP (Presstalis). Lors de la Keynote de mercredi, la démonstration réalisée autour du New York Times donne à mon avis une idée de la presse du futur :  Texte, lien, vidéo, son et toutes formes de contenus susceptibles de transmettre de l’information sont ici réunis à travers un journal « transportable » entièrement repensé. Avec une telle machine et de tels contenus, on peut très bien imaginer un journal ultra-personnalisé et hyper-localisé ! Chacun aura un journal répondant à ses propres besoins, ses propres centres d’intérets. Et si les contenus peuvent être localisés, les publicités peuvent l’être aussi ! Un outil aussi puissant ne peut pas être ignoré par les journaux. Ces derniers sont aujourd’hui en panique. Ils ne savent plus quoi faire sur le Net : être gratuit ? Payant ? Semi-gratuit ? Faire payer et perdre 30% de lecteurs voire plus ? Etre gratuit et ne compter que sur des ressources publicitaires pas assez rémunératrices ? Sur Internet, Le Monde, Libération, La Tribune, Les Echos et les autres n’existent plus ! Leur marque disparaît au profit de l’info elle-même… Les internautes vont sur Google News ou utilisent le champ de recherche de leur « browser » préféré (Google, Yahoo!, Bing,…). Un récent sondage réalisé par le Cabinet de conseil Outsell a révélé que si 57% des sondés en quête d’information se tournent vers des moyens numériques, seuls 8% se dirigent directement vers les sites de média ! Et 50% des utilisateurs de Google News (agrégateur d’informations) ne lisent que les titres !

LiPad est à mon sens une formidable opportunité pour les journaux. Le moyen d’exister à nouveau. L’iPad est une plateforme ! Un espace qui doit permettre à quiconque de créer son business… Les grands titres ne doivent pas laisser passer leur chance… L’iPad va de surcroît bénéficier de la mécanique marketing d’Apple, du buzz naturel généré par la marque et ses fans (voir vidéo ci-dessous). Autant dire qu’il faut se précipiter.

Apple place son produit lors des Grammy Awards alors

que le produit est à 2 mois de sa sortie commerciale !

La tablette annonce probablement le début de la fin pour 2 énormes boulets financiers propres à la presse : les rotatives et le système de diffusion français dit Presstalis (anciennement NMPP) qui détient un quasi-monopole de la distribution de la presse française sur notre territoire et dans le monde. Les grands journaux (versions papier et numérique ne faisant plus qu’un) vont pouvoir se concentrer sur le coeur de leur métier : trouver, analyser et transmettre l’information. Ils seront maîtres de leur destin et pourront concentrer leurs ressources financières et humaines sur les contenus ! Ils vont enfin pouvoir être instantanément là où se trouvent leurs lecteurs : dans le métro, dans l’avion, à leur bureau, dans leurs toilettes, à la table de leur déjeuner, dans leur salon, dans une salle d’attente, dans un confortable fauteuil… Cette nouvelle opportunité ne doit cependant pas faire oublier que la concurrence restera rude : les « pure player », ces sites, blogs et portails exclusivement présent sur le Web auront la même stratégie. Et si les journaux persistent à diffuser une majorité de dépêches d’agences de presse (AFP, Eureka, Belga,…) sans autre valeur ajoutée, les désillusions seront grandes. D’autant que l’épineux sujet des tarifs peut lui aussi tout faire basculer ! Combien coûtera un abonnement mensuel au Monde ou au Figaro dans sa version iPad ? Voilà un facteur déterminant pour l’avenir de la presse…

Démo du New York Times sur l’iPad. Le journal a été adapté en 3 semaines seulement

L’iPAD VA-T-IL (RE)LANCER LE LIVRE NUMERIQUE ?

Le marché de l’eBook est tout juste naissant. Alors que les fabricants de lecteurs subissent et entretiennent à la fois plusieurs conflits de formats (ePub, PDF, MobiPocket,…), aucun n’est capable de permettre à ses clients d’avoir accès à la totalité des titres disponibles sur le marché ! Ces titres étant de surcroît répartis sur des plateformes concurrentes disséminées sur la Toile… Incidemment, aucun eBook Reader ne permet de lire à la fois un livre, un magazine, une BD et un journal. Pour des raisons qui sont également techniques (affichage de la couleur, taille de l’écran,…), chacun travaille dans son coin. Ces facteurs sont, à mon avis, déterminants dans le développement du marché. Comment peut-on espérer réussir en vendant un lecteur de journaux à 300€ si celui-ci n’est compatible qu’avec un seul titre ? Comment Sony peut-il correctement vendre son e-reader s’il ne peut pas proposer la quasi-totalité des catalogues français ? Ne blâmons pas trop la haute frilosité des éditeurs. Ceux-là sont traumatisés par le sort subi par la musique numérique. Les éditeurs ne veulent pas voir leurs contenus piratés et échangés illégalement sur le Net. Les éditeurs ne veulent pas non plus se retrouver à la merci d’un distributeur devenu trop puissant comme c’est le cas dans l’univers musical avec iTunes ! Les déclarations de Steve Jobs lors de la Keynote ne vont pas les rassurer. Apple est en train de mettre sur pieds un Book Store qui sera intimement lié à l’iPad, comme l’iTune Store et l’AppStore l’ont été avec l’iPod puis l’iPhone / iPod Touch.

Apple ne propose pas un livre électronique. L’iPad est un ordinateur capable dans l’absolu de lire n’importe quel contenu. L’iPad est de surcroît physiquement adapté à la lecture de livres, de BD, de magazines ou de journaux. Le Noir & Blanc, la couleur, le son, la vidéo, tout lui est permis ! La démonstration effectuée lors de la Keynote de Steve Jobs a révélé une interface léchée, fluide et ultra-intuitive pour la lecture de livre. Autant dire que de ce point de vue-là, les eBook reader sont enterrés ! On peut même imaginer l’appareil dans les mains des étudiants et écoliers de France et de Navarre. L’iPad préfigure-t-il le fameux cartable électronique dont on entend parler depuis des années ?

Le culte que l’humanité voue au livre papier va-t-il s’estomper devant un support mobile affichant texte,

vidéo, animations et capable d’exploiter la puissance des liens ?

N’ayant pas manipulé la machine, je me pose quand même 2 questions. Quid du confort de lecture sur un écran LCD de surcroît recouvert d’une vitre en verre ? Si une chose est impressionnante sur un eBook reader exploitant les qualités de l’e-Ink (encre électronique), c’est son affichage qui imite parfaitement le papier : pas de brillance, pas de reflet, pas de scintillement. L’iPad peut-il rivaliser avec le Kindle ou l’eReader sur ce plan-là ? La lumière tamisée de la Keynote ne permet pas de savoir si on peut correctement lire son journal ou son livre sur le siège d’un bus en pleine journée. Quid de ce même confort après une heure de lecture sur un appareil qui pèse 700gr ? Car si l’iPad est léger pour un Mac ultra-mobile, il est 2 fois plus lourd que le Kindle d’Amazon, eBook reader très populaire aux Etats-Unis.

Quant aux contenus, c’est pour l’instant la grande inconnue, en tout cas pour les titres français… Plusieurs Editeurs ont été annoncés comme partenaires de l’iPad. En dehors d’Hachette, tous sont spécialisés dans les contenus en langue anglaise. Il faut d’ailleurs noter que les pages françaises d’Apple dédiés à l’iPad ont tout simplement évacué la fonction eBook !! La boutique de livres (iBook) est en revanche bien annoncées sur les pages américaines. Les choses auront-elles changé d’ici fin mars (date de sortie de l’iPad) ? Les éditeurs français ont-ils peur d’Apple et de l’hégémonie orchestrée par le géant californien dans le domaine musical (iTunes est la propriété de la marque à la Pomme) ? C’est certain, Apple tentera avec son Book Store de réitérer une stratégie très bien menée sur le marché de la musique numérique : proposer un catalogue quasi-exhaustif exploitant autant les hits que la longue traîne du marché. Forcer les lecteurs à posséder un iPad…

L’iPAD : UNE CONSOLE DE JEUX ?

Je ne suis pas un grand amateur de jeux vidéos mais comme des millions de personnes, j’ai succombé aux plaisir des casual games, ces jeux destinés aux joueurs occasionnels : pas d’univers ou de niveaux infinis, pas de règles sibyllines, pas de commandes par dizaines,… juste de quoi s’amuser de façon innovante et originale (commandes tactiles, accéléromètre,…) le temps d’un métro, d’un dîner entre amis ou d’une attente chez le médecin. Si l’iPad assure la continuité de ce côté-là (les jeux iPhone et iPod Touch sont compatibles), la tablette deviendra peut-être un vrai concurrent des PSP Go (Sony) et autre Nintendo DS. Aucune console portable ne propose un écran aussi grand et une expérience aussi immersive et originale. L’adaptation de certains hits (GTA, Assassin’s Creed,…) et l’imagination des studios feront le reste. Encore une fois, si la démo de la Keynote donnait une idée du potentiel, seule l’expertise des éditeurs et joueurs pourront valider ou non la qualité de la machine et du gameplay.

Jouer sur l’iPad ? Petites démos alléchantes

Pour voir la Keynote dans son intégralité, rendez-vous sur cette page.

Bakchich est dans les kiosques

La presse en ligne est à la peine. Même les « pure player » ces sites qui n’ont jamais existé que sur la Toile, souffrent chroniquement d’un manque de fonds. La publicité affichée sur ces sites ne suffit pas à équilibrer les comptes alors Bakchich.info, site satirique en ligne, qui fait pourtant payer une partie des ses contenus, est « contraint » de lancer une version papier. Ce mercredi est le grand jour et le nouveau Canard va désormais se retrouver en concurrence directe avec Charlie hebdo et autre Canard Enchaîné…

Si cette version papier garde la même charte graphique que le site, les contenus, en revanche, sont totalement inédits.

D’autres titres issus du Web pensent actuellement à adopter la même stratégie : Mediapart y réfléchit alors que Causeur.fr a déjà sauté le pas. La presse traditionnelle, qui depuis 15 ans maintenant, propose gratuitement ses contenus en ligne, n’est pas en reste. Les revenus publicitaires en ligne ne suffisent pas à compenser la baisse des revenus papier. Alors lexpress.fr, lefigaro.fr et leurs confrères deviendront-ils payants ? Murdoch, le Magnat des médias (NewsCorp), a pour sa part annoncé la fin de la gratuié de ses titres : New York Post, Times of London,… Son bijou le Wall Street Journal, ayant déjà éprouvé la recette.

La fin de la gratuité pour la presse en ligne ?Des questions restent tout de même en suspens : Les internautes ne vont-ils pas fuir vers les sites qui restent gratuits et favoriser du même coup les revenus publicitaires de ceux-ci ? Si le consommateur consent à payer, quel sera le seuil d’acceptation ? Quid du système de paiement ?

En attendant que le modèle économique du Web soit découvert, souhaitons bonne chance à Bakchich  Hebdo qui a le mérite de défricher un secteur de la Net Economie.

1,80€ chez votre marchand de journaux chaque mercredi.

D’autres infos dans l’article de Marianna2.fr (1 min de lecture) et dans celui de canoe.com (2 min de lecture)

Presse en ligne : la fin de la gratuité ?

Rupert Murdoch, le Boss charismatique de NewsCorp (20th Century Fox, Fox tv, MySpace, The Wall Street Journal, The Times, The Sun,…) change radicalement de stratégie : lui qui défendait la gratuité de la presse en ligne, censée récupérer ses fonds grâce à la publicité, vient d’annoncer que les sites associés à ses journaux anglais (The Times, The Sun,…) seraient payant dès 2010 !!

Les revenus publicitaires en ligne ayant toujours été bien plus faibles que dans la presse papier, la chute des ventes des journaux et magazines en kiosque n’a jamais pû être compensée par la montée en puissance pourtant non négligeable des sites d’information lancés par les grands titres de la presse traditionnelle. Exsangue, la grande presse, qu’elle soit française, britannique ou américaine, hésite pourtant à faire payer l’accès à ses sites. La raison en est simple : l’information générale et spécialisée est accessible gratuitement et librement sur la Toile ! Les sources d’informations gratuites sont illimitées et pour pas un sou !! Abondance, gratuité; comment lutter ? Le fait est que l’accès à plusieurs sources, même de qualité inégale, associées à leurs liens et à leurs commentaires, satisfait des millions d’internautes qui ne voient pas pourquoi ils paieraient ce qui est par ailleurs gratuit.

Les articles de la presse traditionnelle en ligne sont-ils meilleurs que les contenus de sites et blogs gratuits ? Je suis moi-même un grand consommateur d’informations en ligne et voilà mon raisonnement : je me sers d’internet (Google News, presse en ligne gratuite, blogs, sites spécialisés,…) au quotidien. Cela me permet de rester en contact avec l’information chaude, celle, grosso modo, que tous les médias traitent. Je pense que la presse en ligne n’a aucune raison de faire payer ce genre d’information ! La valeur ajoutée des journalistes professionnels est dans ce cas-là pas évidente. Je suis également un grand consommateur de presse traditionnelle (techno, éco, politique, société,…) parce que j’ai le sentiment d’y trouver des enquêtes et dossiers qui, à mon avis, ne sont réalisables qu’avec les moyens que se donne une rédaction professionnelle. Ces contenus à grande valeur ajoutés n’ont aucune raison d’être gratuits sur le Net ! Aux journaux de convaincre les lecteurs de payer pour la qualité ! Un visiteur du monde.fr doit à un moment donné être séduit par le titre, l’accroche et… le prix d’un dossier payant. D’autre part, si les la qualité des articles gratuits du monde.fr est médiocre, il y a peu de chance que le visiteur soit séduit par l’offre payante. Ma remarque n’est pas innocente : arpentant des dizaines de sites chaque jour, je ne peux m’empêcher de pester contre les « faux » articles d’une presse professionnelle en ligne qui se contente de diffuser les dépêches AFP brutes de décoffrage. Pas d’analyse, pas de valeur ajoutée… ce n’est pas cette tendance qui séduira l’internaute.  Alors que la presse dite sérieuse accuse internet de manquer de fond et d’analyse, j’ai parfois l’impression qu’en ce qui les concerne, les agences de presse font l’information…

En France, bien avant Murdoch, Edwy Plenel, ancien du Monde, a fait le pari des contenus payants. Il a lancé MediaPart, un journal 100% web payant. Pour lui, le paiement est la garantie d’une indépendance et d’une qualité rédactionnelles que les sites gratuits et les journaux financés par la publicité et leur maison-mère (de grands groupes industriels) sont incapables d’assurer.

Pour rester sur mon expérience personnelle de la presse, je terminerai en parlant d’un problème de support. Commençons par la presse papier : comment une rédaction peut-elle imaginer séduire les consommateurs en 2009 en leur proposant un support d’un autre âge ? Vous avez mesuré la taille d’un quotidien une fois ouvert ? Vous trouvez ça moderne d’être obligé de plier votre journal en 6 pour pouvoir le lire dans le métro ? Une fois plié et lu, jetez un oeil sur vos mains ! Noires ! comme il y a 100 ans !!! Et pourquoi noires ? parce que tout est noir et blanc dans votre journal ! Quelle industrie oserait se plaindre de ne plus vendre quand elle a sur le marché un produit d’un tel anachronisme ? Quant à la presse en ligne, qu’elle soit générale ou spécialisée, j’ai le sentiment que son modèle payant décollera le jour où il existera un vrai eBook (livre électronique) capable de télécharger et afficher n’importe quel contenu rédactionnel : magazine, quotidien, livre,… Un outil capable de réunir les qualités d’un journal papier (lisibilité, mobilité,…) et celle de la presse en ligne (temps réel, hyperliens, archives,…). La guerre des formats, celle des titres, celle des constructeurs font que cet appareil n’existe pas encore mais c’est inéluctable… La survie et le destin de la presse en dépendent.

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La presse cherche des solutions

Tout comme la musique et le cinéma, la presse cherche à se sortir de l’ornière où internet et ses contenus gratuits et illimités la poussent inexorablement. Les NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) voient à nouveau leur Chiffre d’Affaire baisser (-10% entre janvier et mai 2009) mais le 1er distributeur de presse en France tente de réagir en lançant 2 « opérations test » :

– lancement d’une carte pré-payée qui permettra aux lecteurs de profiter de tarifs préférentiels sur ses journaux. Chaque carte, rechargeable, sera spécifique à un titre. Dès septembre à Marseille puis dans toute la France.

– Je crois davantage à la seconde opération : le lancement à la rentrée de http://www.madeinpresse.fr, un site qui permettra à tout internaute de se faire alerter si un article qui l’intéresse est proposé par l’un des titres de la presse française. Il suffira à l’internaute de paramétrer l’alerte comme il le fait déjà lorsqu’il recherche un logement sur seloger, pap, leboncoin,…

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Google News adopte la pub

Peut-être vous servez-vous de Google News : Ce moteur de recherche développé par Google agrège les articles émanant de milliers de grands sites d’information (4 500 aux EU et 500 en France) : Le Figaro, Les Echos, Le Monde, le Point, Nouvel Obs, Libé, 20Minutes, TF1, l’AFP,… En un coup d’oeil, le « site » donne accès à une mine d’infos sérieuses dans tous les domaines : Economie, Sciences, Sport, Santé, Showbiz, etc. Ce système avait déjà soulevé le problème des copyright. En effet, Google se contente de relayer des infos sans payer aucun droit aux journaux concernés. En France, c’est L’AFP qui avait fait le plus de bruit. Mécontente que le géant de mountain View utilise les articles et photos de l’agence sans retour numéraire; le conflit avait abouti en 2007 à un accord des 2 parties tout comme cela s’est fait aux Etats-Unis avec Associated Press.

Jusqu’à présent, Google se contentait de rendre un service aux internautes sans que cela ne génère vraiment de revenus. Même si l’on sait qu’une part des recherches lancées sur Google News génère un trafic naturel vers le moteur de recherche classique qui lui regorge de liens publicitaires rémunérateurs. Crise oblige, Google doit optimiser la monétisation des ses services. Désormais, des liens publicitaires apparaisssent dans Google News. Google s’engage cependant avec précaution : pas de pub sur la page principale du moteur de recherche; la collecte automatique des news continue de se faire sans pub. Par contre, lancer une recherche par mot-clé dans Google News fait apparaître, en parallèle des résultats,  les fameux liens commerciaux. Les mêmes que ceux qu’on a l’habitude de voir (ou de ne pas apercevoir) sur Google : dans le champ de recherche, tapez « iPhone » ou « Windows » et vous avez des chances d’avoir des liens en rapport avec leurs univers et « produits dérivés ». 2ème précaution : Le système publicitaire est pour l’instant limité aux moteur « Etats-Unien ». En France : rien…

Pourquoi tant de précautions ? Simplement parce que se repose la question du partage des droits. Personne ne sera étonné si les éditeurs de journaux dont les titres sont repris par Google News se manifestent en demandant quelle sera leur part du gâteau ! La presse, en mal de revenus, ne peut pas laisser Google s’enrichir sur son dos. D’autant que les espaces publicitaires désormais disponibles dans le moteur de recherche d’informations s’apparentent à une nouvelle concurrence pour une presse en ligne financièrement sur le fil. Jusqu’à présent, les journaux français pouvaient se « contenter » du fait que 10 à 20% de leur fréquentation soit générée par Google News (chiffres Les Echos). Les journaux sont en effet un peu « coincés » : refuser d’être sur Google News, c’est se priver de milliers de visites. La nouvelle stratégie de Google va-t-elle tout changer ?

D’autres infos sur clubic (1 min de lecture) et Technaute (3 min de lecture)

Mission gouvernementale au secours de la presse

Rappelez-vous, il y a quelques jours sur RTL, Nicolas Sarkozy mettait “sur le dos” d’internet et de ses contenus gratuits les difficultés économiques auxquelles la presse traditionnelle doit faire face depuis quelques années… Il a donc nommé Danièle Giazzi (Secrétaire Nationale de l’UMP) afin qu’elle étudie les moyens de relever la Presse française.

Elle compte renconter les acteurs de la branche (journalistes, patrons de presse, juristes,…) mais annonce déjà la dérégulation et la libéralisation du secteur comme une piste sérieuse. Mme Giazzi déclare vouloir “(…) permettre aux entreprises de se regrouper et être plus fortes pour sauvegarder les emplois dans ce secteur. Les entreprises de presse françaises doivent avoir autant de liberté que leurs concurrents étrangers pour se développer”.

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De la finesse de Sarkozy

Nicolas Sarkozy s’est à nouveau distingué à travers une déclaration sans nuance à propos de la crise de la presse en France. Selon l’analyse du Président de la République, “Le problème d’Internet est considérable parce que comment voulez-vous que les gens achètent leur journal en kiosque s’il est gratuit sur Internet”. Remettre en cause la presse du Net de façon aussi globale est un peu fort dans la mesure où chaque journal , qu’il soit quotidien, hebdomadaire ou mensuel, possède son propre site qui lui rapporte de forts gains publicitaires. Ces gains font désormais partie des sources de revenus d’un titre pourtant en vente en kiosque. D’autre part, le succès phénoménal de la presse gratuite (20 minutes, Métro, Direct Soir,…) n’est sans doute pas pour rien dans le déclin des ventes de la presse payante.

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