La Méthode Google

Voilà bien longtemps que je ne n’ai pas proposé de livre sur ASLN.  J’ai récemment terminé « La Méthode Google » de Jeff JARVIS. L’auteur est connu des technophiles; il anime en effet BuzzMachine.com, l’un des plus populaires blogs sur les nouvelles technologies et les nouveaux usages.

A travers 400 pages très accessibles, l’auteur s’efforce de décrypter les valeurs nouvelles d’un monde en pleine mutation. Le modèle ? Google bien sûr ! Le géant de Moutain View ne s’est pas contenté de révolutionner la recherche d’information. Google a profondément modifié tous les secteurs de notre société : Industrie, culture, divertissement, médias, télécoms, enseignement, commerce,… Et Jeff Jarvis tente de nous expliquer comment. A travers ses expériences, ses rencontres et une foultitude d’exemples concrets, l’auteur nous explique pourquoi et comment ce qu’il appelle les « lois de Google » s’imposent désormais en toute circonstance à travers une question centrale : Que ferait Google ?

4ème de couverture :

« Une seule entreprise échappe à la crise et connaît la croissance la plus spectaculaire à ce jour depuis sa création : GOOGLE.
Ce développement repose sur une approche radicalement nouvelle, une méthode unique. Que ferait Google si elle appliquait cette méthode à d’autres secteurs d’activité ?
Médias, restauration, énergie, automobile, télécoms, immobilier, banque, assurance… Que seraient un Google café, une Google mobile, un Cola Google, Air Google ou encore un hôpital ou une université Google ? »

L’AUTEUR
Jeff Jarvis, fondateur d’Entertainment Weekly et animateur de buzzmachine.com, décrypte dans ce livre les singulières « lois de Google » pour en extraire des principes de management et de comportements inédits. Préface Franck Riboud

Enseignement : Un iPad pour tous !

Santa Cruz. Californie. Que voulez-vous, en France, on risque d’être un peu moins prompt à embrasser les nouveaux outils technologiques. Bref…

A Santa Cruz donc, à la Monte Vista School, 60 élèves et profs sont désormais équipés d’un iPad. Histoire, biologie, littérature,… autant de matières désormais enseignées à travers des contenus numériques et interactifs.

Le Directeur, Stephen Sharp, et ses professeurs sont unanimes. Les ressources d’un tel matériel sont impressionnantes. Photos, vidéos, graphiques, journaux, accès internet,… permettent d’améliorer les programmes :

Une coupe du corps humain ? On zoome. Un mot barbare dans un texte littéraire ? Un clic et on obtient son sens et sa prononciation. Un graphique au tableau à copier ? Y’a une application pour ça ! Le prof parle trop vite ? L’application Sounpaper enregistre et le cours qui est ainsi ré-écoutable à l’infini…

Associé à un compte personnel accessible depuis n’importe où, chaque élève peut de surcroît accéder à ses notes et ses manuels depuis la maison.

Cette expérience donne évidemment une idée de ce à quoi pourrait ressembler le cartable numérique. Un concept maintes fois imaginé et encouragé mais qui n’a jamais vu le jour…

Pour plus d’infos, lire l’article de parentcentral.ca (anglais – 2 min de lecture)

Source

Hadopi : les alternatives au P2P vont exploser

Avertissement : Le billet qui suit évoque des solutions qui permettent de contourner la loi. Ces citations permettent de mieux comprendre à quel point la logique legislative est en décalage avec la réalité d’internet. Elles n’ont pas vocation à encourager le téléchargement illégal.

La loi Hadopi, votée en septembre 2009, prévoit de repérer, prévenir et sanctionner les internautes qui téléchargent illégalement musiques et films sur le Net à travers les systèmes d’échanges Peer to peer (P2P).

Après plusieurs mois de mises au point, les premiers robots d’Hadopi ont semble-t-il été repérés sur les réseaux d’échanges. C’est le blog officiel d’eMule (solution très usitée des adeptes du P2P légal et illégal) qui l’affirme : la Société TMG, mandatée par l’Hadopi, recueille actuellement les adresses IP des internautes pirates en traçant les albums d’un certain nombre d’artistes : les Black Eyed Peas, Michael Jackson, Diam’s et d’autres. Que ce soit pour tester ses méthodes ou pas, le bras armé d’hadopi est en marche et la riposte graduée est proche…

Le problème, c’est que les internautes ont largement eu le temps d’anticiper la lente mise en place de la loi. Et les alternatives aux Peer to Peer, assez exotiques dans le passé, sont en train d’envahir la Toile… Les armes anti-hadopi sont d’autre part elles aussi sur le point d’anéantir les espoirs de la loi.

La loi Hadopi a augmenté le piratage

Une étude menée par le groupement d’intérêt scientifique breton M@rsoin a révélé début mars que si 15% de ceux qui fréquentaient les réseaux Peer to Peer à des fins illégales ont cessé de le faire après le vote de la loi, seul 1 tiers d’entre eux a réellement stoppé toute forme de piratage. Les autres se sont dirigés vers des solutions alternatives (streaming, téléchargement direct,…) qui sortent du champ d’application de la loi hadopi mais n’en sont pas pour autant légales… Ainsi, selon l’étude de M@rsoin, les formes de piratage s’affranchissant des réseaux P2P connaissent désormais un tel succès que globalement, depuis le vote d’Hadopi, le nombre de pirates aurait gonflé de 3% ! L’enquête des universitaires bretons révèle par ailleurs que 50% des acheteurs légaux téléchargent également des contenus illégaux. Ainsi, selon leurs calculs, couper l’accès internet aux adeptes du seul  P2P illégal, comme le prévoit la riposte graduée, ferait disparaître de la Toile 27% des consommateurs de biens culturels (films, musique) légaux ! Une donnée qui vient violemment contrecarrer les « beaux espoirs » des Majors (lire Pascal Nègre : « Hadopi fera décoller le téléchargement légal » – 01net.com). Enfin, les scientifiques confirment que les pirates sont aussi de plus gros consommateurs légaux que les autres. Une réalité déjà connue des experts du web… (lire un autre article à ce propos)

La Fédération Nationale de l’Industrie Phonographique (IFPI) a vivement critiqué l’étude, la qualifiant de « prématuré »; aucun courrier n’ayant encore été envoyé aux pirates. Mais les chercheurs bretons n’ont jamais nié que leur enquête était un « simple » coup de projecteur sur l’impact d’une loi votée mais pas encore appliquée.

LES SOLUTIONS ALTERNATIVES AU P2P

Si le vote de la loi hadopi peut accélérer la migration des pirates vers d’autres solutions moins risquées, le P2P est en déclin depuis de nombreux mois. Les internautes n’ont pas attendu Hadopi pour se rendre plus discrets. Selon Arbor Networks, si le P2P représentait 40% du trafic en 2007, en 2009 ce taux n’était plus que de 18%. La hausse des débits autorisés par l’amélioration des réseaux physiques (adsl 2, câble) a permis l’essor rapide du streaming et du téléchargement direct. L’avènement de la fibre optique risque de décupler le phénomène…

Le streaming illégal. Le streaming permet de regarder un film ou écouter de la musique sans avoir à télécharger le fichier. Avantages : la lecture du fichier est intantannée. Plus besoin d’installer un logiciel permettant de partager avec les autres les fichiers téléchargés (P2P). Un site comme Megavideo (installé à Hong Kong) permet de visionner films et séries avec le confort d’une application en ligne : tout se passe à travers un simple navigateur internet. Une simplicité dont les Majors devraient s’inspirer. Et vous savez quoi ? Une part des utilisateurs de Megavidéo paie (oui oui !) pour pouvoir accéder à plus de contenus ! Une contrainte demeure cependant. La discrétion de ce type de site ne permet pas de trouver un film en se contentant d’en taper le nom dans Google. Il faut se rendre sur des sites spécialisés du type gogo-films.com, atcine.com, streamiz.com… qui renvoient vers le bon fichier.

Défaut : le fichier lu n’étant pas rapatrié sur le disque dur de l’internaute, celui-ci ne peut pas en profiter quand il veut et où il veut. Cette contrainte est la même dans un contexte légal. Pour regarder un film en streaming sur une plateforme légale de VoD (Vidéo à la demande) comme CanalPlay ou Tf1 Vidéo, l’internaute s’acquitte d’un droit d’usage (une espèce de location) limité dans le temps. L’usager peut regarder le film autant de fois qu’il le désire (dans un délai ne dépassant pas généralement les 72 heures) à partir du moment où il a une connexion internet mais le fichier vidéo sera toujours sur  les serveurs du diffuseur. Certains arrivent tout de même à garder chez eux le film pourtant regardé en streaming. Mais encore une fois c’est illégal. Des logiciels comme StreamGet sont « légaux » dans la mesure où l’on s’en sert pour rapatrier des vidéos non protégées comme ça peut être le cas sur YouTube ou Dailymotion, les 2 sites de streaming les plus connus censés, eux, éliminer tout contenu illicite de leurs plateformes.

Le téléchargement direct (Direct Download). La montée en puissance des débits autorisés par les FAI ont largement contribué à la popularisation des sites de téléchargement. Des sites comme Megaupload, Rapidshare, Sendspace ou Mediafire servent légalement à héberger et/ou échanger des fichiers. Mais évidemment, on y trouve beaucoup de biens culturels illégaux. On ne peut pas y faire de recherche directement mais des blogs ou sites spécialisés comme Mega-films.net ou Mooton.fr agrègent des milliers de liens qui permettent de télécharger films et séries gratuitement depuis ces espaces discrets dont le plus connu est certainement Megaupload. Mooton.fr précise que pour télécharger un film, l’internaute est légalement censé être en possession de l’original…

Les forums et Newsgroups. Exprès, je regroupe les 2 concepts dans le même paragraphe. Le fait est que les 2 solutions, certes techniquement différentes, permettent de discuter de sujets divers (des plus larges aux plus pointus) et d’échanger des liens et fichiers. Certains forums sont privés et ne sont accessibles que par cooptation… Si les échanges y sont légaux (il faut arrêter de penser qu’on n’échange que des contenus illégaux sur le Net), il faut reconnaître que les offres payantes proposées par des services de Newsgroups comme Giganews ou Usenet.nl font la part belle au téléchargement volumineux, rapide et crypté… 3 facteurs essentiels pour les pirates en herbes…

Là où le P2P était gratuit, force est de constater que les solutions alternatives, streaming, téléchargement, Newsgroups,… génèrent une vraie économie. Leurs grands acteurs sachant récompenser les nombreux intermédiaires capables de leur apporter de nouveaux clients payants. Un phénomène qui s’amplifie sous la pression d’Hadopi. D’autres solutions, plus techniques, existent. Vous en trouverez quelques unes sur le site de Kysban.

Les échanges physiques. Et oui ! Un type d’échange qui a pu ralentir avec l’explosion d’internet mais qui pourrait bien reprendre des couleurs maintenant que la peur du gendarme existe sur la toile. Alors que les Majors ont toujours fait pression pour maintenir des systèmes anti-copie (DRM) sur les fichiers téléchargés légalement (iTunes, Fnac.com, Virgin,…), les CD eux, ont toujours été copiables à l’infini (si on excepte la tentative avortée du Copy Control). Aujourd’hui, toute une panoplie de supports permet de partager sa musique et ses films sans passer par internet : CD vierges, clés USB, disques durs externe, cartes SD… Autant d’objets capables de passer de mains en mains dans la cour de récréation ou devant la machine à café…

LE P2P (CIBLE D’HADOPI) EST-IL MORT ?

Non ! Les échanges de fichiers via le P2P sont la cible exclusive de la loi Hadopi. Utiliser un logiciel de P2P pour télécharger des contenus illégaux fait donc désormais prendre le risque de se faire repérer par les robots de TMG (voir plus haut) et de recevoir mail et courrier d’avertissement. La coupure de l’accès internet ne se concrétisant que si vous persistez après avertissement. Les plus flegmatiques argueront qu’il n’y a que peu de chance de se faire prendre. Les plus prudents choisiront une des solutions citées ci-dessus. Les plus attachés au P2P opteront pour des solutions de cryptage. Des solutions, autrefois réservées aux entreprises, aux experts, aux sites marchands et bancaires, permettent désormais au quidam d’échanger des données légales ou pas sans laisser de traces. Ellesattirent de plus en plus l’internaute lambda. Des solutions dédiées au P2P existent : des réseaux comme Ants ou Mute permettent ou permettront bientôt des échanges chiffrés. Problème : Comme le précise l’auteur du blog Sadroc.TECH, si chacun se met à chiffrer, crypter ou anonymiser ses échanges, le Net passera de l’état « difficilement contrôlable » à celui d' »enfer d’incrontrôlabilité chiffrée en 1024 bit ». Encore une fois certains de ces services sont payants ! Un service comme Relakks.com permet par exemple à tout internaute de naviguer sur le Net avec une adresse IP anonyme et d’échanger des fichiers à travers des « tunnels privés » (VPN). Coût : 45€/an ou 3,75€/mois… Un autre service, simplissime, vous fournit lui une adresse IP jetable qui remplace votre vraie identité. Son nom : IPjetable.net ! Le site vous garantit une navigation anonyme et cryptée. Pour les plus motivés, des solutions du type Freenet ou Darknet permettent de pratiquer le P2P « discret » et plus encore ! Une part de ces « solutions » est encore un peu technique pour l’usager moyen mais la peur du gendarme peut faire des miracles dans le domaine des compétences informatiques du « bon père de famille »…

Seedfuck, l’arme de destruction massive. Et si quelques utilisateurs compétents se chargeaient de faire le boulot pour… tout le monde ? Depuis quelques jours, la blogosphère bruisse d’un bout de code informatique répondant au petit nom de Seedfuck… Ce dernier serait capable de générer plusieurs milliers d’adresses IP fictives mais aussi des fichiers leurres (faux fichiers, fausses traces d’échange,…)… bref, tout ce que trace Hadopi pour confondre les pirates ! parmi les adresses IP que génèrerait Seedfuck, certaines sont fausses, d’autres sont réelles. Autrement dit, un internautes breton pourra télécharger illégalement autant de films qu’il veut en utilisant l’adresse IP d’un alsacien honnête ! Hadopi enverra ses avertissements… à l’internaute alsacien. Rappelons tout de même qu’utiliser l’adresse IP d’un autre, cela s’appelle de l’usurpation d’identité (sur le Net, votre identité c’est votre adresse IP), un délit passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende comme le rappelle Eric Freyssinet, spécialiste en cybercriminalité. Seedfuck prouve cependant l’obsolescence  d’une loi qui repose sur des données (adresse IP)  loin d’être fiables. Une faille qui risque de mettre à mal les « dossiers made in hadopi » de ceux qui désirent se défendre.

Seedfuck repose également le problème d’un internet inutilisable. Si le cryptage et autres techniques de chiffrement peuvent faire du Net un espace incontrôlable (voir paragraphe « le P2P est-il mort ? »), le Torrent Poisoning de Seedfuck, utilisé à outrance,  ne risque-t-il pas de rendre les réseaux P2P inutilisables ? Le P2P étant AUSSI et je dirais même AVANT TOUT une solution permettant le partage de fichiers légaux. Linux, Microsoft et d’autres l’utilisent pour les mises à jour de leurs logiciels, les chercheurs l’utilisent pour partager des données et des ressources de calcul, la téléphonie sur IP s’en sert aussi, etc. Ce qui est certain, c’est que la mission de Trident Media Guard (TMG), la société choisie par l’Hadopi pour traquer les échanges illégaux sur les réseaux Peer to Peer (P2P), risque d’être plus chère compliquée que prévue. Même si Seedfucker ne cible qu’un des protocoles du P2P (le BitTorrent), rien ne dit que demain, un « Seedffucker 2 » ne s’appliquera pas à piéger d’autres protocoles. Les internautes trop partageurs vont-ils définitivement migrer vers les solutions alternatives citées plus haut ? Certainement. Hadopi, elle, se contentera de retenir qu’elle a tué BitTorrent et éventuellement le P2P.

Que reste-t-il à Hadopi ? Une potentielle extension de ses prérogatives. L’Hadopi ne traque que les échanges P2P. Mais un nouveau vote pourrait étendre son champ d’action à d’autres réseaux. Cela ne ferait que déplacer à nouveau le problème… et donnera certainement lieu à un nouveau billet.

Sources

13 solutions de téléchargement oubliées par hadopi

Mooton.fr : téléchargement illégal ?

Hadopi pourrait bien causer beaucoup de tord aux ayants-droit

L’étude de chercheurs bretons sur l’efficacité d’Hadopi n’a pas de sens selon les Majors

Une étude mesure les premiers effets de la loi Hadopi

Megavideo bouscule le peer-topeer en France

Le rapport de M@rsoin.org

Internet & Téléphonie mobile : les consommateurs moins mécontents en 2009

INTERNET

L’Association Française des Utilisateurs de Télécommunications (AFUTT) publie un rapport qui révèle qu’en 2009, le nombre de plaintes concernant internet a baissé de 35% en France ! Une bonne nouvelle surtout si l’on considère que l’équipement des ménages a fait un bon de 11% sur la même période.

Le mécontentement des consommateurs se cristallisent cependant toujours sur les mêmes points :

– Des facturations avant mise en marche du service (prélèvement de l’abonnement alors qu’on n’a toujours pas internet à la maison,…), des facturations après résiliation, etc.

– Des problèmes de facturation également à cause du large abus de langage autour du terme « illimité ». La téléphonie par ADSL fournie dans les abonnements « Triple Play » (Internet, téléphone, TV) n’est pas « illimitée » comme le laisse entendre le discours commercial des opérateurs : les appels vers les mobiles ou vers les numéros spéciaux (0800 et compagnie) sont bien facturés en plus du forfait internet !

– Des problèmes d’interruption de service (internet, téléphone, TV) dus a des saturations de réseaux, problèmes techniques ou des écrasements de ligne (même si l’Afutt est satisfaite de la disparition de ce dernier motifs de grogne du top 5 des plaintes).

– Le rapport nous apprend également que, dans le domaine de l’internet, 40% des plaintes reçues par l’association concernent le fournisseur d’accès internet Free (Free + Alice)… « L’indice de conflictualité* » (nombre de plaintes par rapport à la part de marché du Fournisseur d’Accès) du FAI grimpe ainsi  à 1,7. un résultat à comparer aux 0,52 d’Orange et 1,24 de SFR. [* Note sur l’indice de conflictualité : si tous les utilisateurs d’Internet ADSL étaient clients d’un seul FAI, le nombre de plaintes ADSL du secteur serait multiplié par l’indice de ce FAI]

TELEPHONIE MOBILE

Si l’accès à internet cristallise 53% des plaintes, la téléphonie mobile possède elle aussi ses démons : Sur-facturations, communications et SMS sur-taxées,… Quant à l’internet mobile, l’Afutt relève que « la notion d’illimitée (…) y est « fondamentalement trompeuse »… Le boum des connexions internet mobiles (via la 3G) et les facturations astronomiques qui en ont découlé ont cette année soulevé le problème des contrats incompréhensibles et trompeurs des opérateurs. L’illimité n’existe pas, c’est un piège pour le consommateur. Les opérateurs imposent toujours des restrictions, portant sur le volume des données échangées, les tranches horaires, l’exclusion de certains numéros a ainsi rapporté Jacques Pomonti, président de l’Afutt.

Des restrictions qui touchent pour certaines à la Neutralité du Net : depuis un smartphone, il est impossible par exemple d’accéder à la voix sur IP (Skype,…) même si Orange vient de discrètement débrider ses abonnements « haut de gamme » concernant ce point. Impossible d’utiliser le peer-to-peer (P2P), impossible de se connecter aux Newsgroups, certains forfaits ne permettent même pas la réception de mails… Sur un smartphone, les débits sont en général bridés au-delà d’une certaine consommation…

Bref… Moins de plaintes en 2009 ? OK. Mais les causes en sont multiples : meilleurs services des opérateurs et meilleure maîtrise des usagers se conjuguent certainement mais l’association des usagers précise que lassitude et résignation poussent aussi le consommateur à moins se plaindre…

Plus d’infos sur 01net(4 min de lecture) et Clubic (1 min de lecture)

Le rapport (PDF) de l’Afutt

France 2 surfe sur la boulette de télématin… ou presque

Le 18 mars dernier, Nathanaël Rincquesen, journaliste pour Télématin, présente une chronique sur l’addiction aux jeux vidéos en ligne (histoire d’alimenter un peu plus le moulin d’un Séguéla considérant Internet comme la plus grande saloperie inventée par l’homme). On passera sur l’axe un peu monolithique de ce type de chronique : internet, ça mène à l’hôpital.

Bref, la vraie boulette c’est que le Nathanaël, ayant mal fait préparer préparé son sujet, ce qui devait désigner les jeux dits Massively Multiplayer Online Role-Playing Game (jeux de rôle en ligne massivement multijoueur) à savoir le sigle MMORPG, est devenu MEUPORG !

Conséquence N°1 : il fallait s’y attendre, la blogosphère s’est littéralement jetée sur l’épisode malheureux faisant de Nathanaël Rincquesen une star du web et de YouTube. Les internautes les plus inspirés ne se contentant pas de relayer l’information ou la vidéo, le web a vu fleurir bon nombre de parodies et détournements dont certains valent vraiment le coup d’oeil ! Exemple : ce remix assez réussi qui compte plus de 300 000 vues sur YouTube :

On en trouve d’autres notamment sur le site… www.meuporg.com !! Et oui, le domaine a été déposé et propose quelques dérivés de l’épisode, comme ceux-là :


Les vendeurs de T-shirts et autres goodies n’ont pas hésité non plus à surfer sur le phénomène.

Conséquence N°2 : Là c’est plus inattendu; selon Culture-buzz, France 2 a acheté le mot-clé auprès de Google pour promouvoir son site de vidéo ma-tvideo.france2.fr, une espèce de Youtube-like. Bon j’ai tenté de taper « meuporg » dans Google, pas de ma-tvideo à l’horizon dans les résultats de la 1ère page… (1ère apparition en 4ème page) Par contre on y trouve des pages Facebook dédiées au nouveau mot ! Facebook qui se délècte d’un pareil épisode à travers des groupes assez nombreux.

Dommage pour France 2 dont on aurait pû retrouver une trace dans les liens commerciaux de Google lors d’une recherche sur le « sujet »…

Pour terminer, j’ajouterais que Nathanaël Rincquensen a involontairement fait ce que font depuis des années les étudiants en informatique. On aperçoit ainsi sur les forums des termes comme HTML SQL ou CSS « simplifiés » grâce à des mots plus rapidement prononçables et un brin affectifs. HTML est parfois prononcé « CHTEMELEU », SQL devient SKULL, etc. En fait Nathanaël, c’est un geek qui s’ignore ! Car gageons que son MEUPORG restera longtemps dans le vocabulaire des joueurs en ligne !

D’autres infos à la source

Pierre Billon revient grâce au Web

1984, Pierre Billon, ancien de l’équipe de Johnny Hallyday, écrit et interprète ce morceau anthologique des années 80 : La bamba triste. 3 minutes de bonheur qui s’expliquent par la conjoncture d’éléments comico-nostalgiques : une mélodie entêtante, une tenue improbable et un clip inoubliable.

Une vidéo récemment postée sur Dailymotion permet à Pierre Billon de détailler le contexte qui l’a conduit à composer cette chanson. Le recul du mec sur son travail est un modèle d’humilité. Bravo !

Allez, la version unplugged pour ceux qui en veulent encore :

Les paroles ont toutes, selon son auteur,  un sens précis contrairement à ce que l’on pourrait penser à la 1ère écoute !

J’me sens, comme une Bamba triste, Comme une Marseillaise en mineur jouée par un flûtiste autodidacte, sans tact. Comme un producteur gros cigare qui lit le score à l’envers, et en plus qui a perdu son chien policier celui qui lui touche le pied chaque fois que c’est le premier temps.

J’me sens comme un publiciste à Range Loden qui se dit plutôt mourir que Pluto Mickey. J’me sens comme un clip muet, où les seuls mots intelligents viennent d’un académicien qui dit « je flippe, je flashe, je suis cool et j’ai les moules ainsi que les boules maman »

J’me sens comme un vendeur d’instruments de musique auquel on vient de rapporter une guitare parce qu’elle sonne pas comme celle de Van Halen J’me sens comme les 4 saisons de Vivaldi apres un compte donné très fort et en Allemand « ein zwei drei vier »

Trouvé sur www.vinvin.org

D’autres infos sur Slate.fr

Facebook pollue mais Google va tous nous sauver…

Je le disais dans le billet précédent : les activités sur les réseaux sont de plus en plus nombreuses et le volume de données qui en découle est tout simplement inimaginable. Avec l’explosion des réseaux sociaux, des jeux vidéos en ligne, de la vidéo et de la musique en streaming, du mail, du téléchargement et du stockage toujours plus important de données sur des machines distantes (cloud computing), les serveurs se comptent désormais par centaines de millions à la surface de la planète.

C’est dans ce contexte que Greenpeace vient d’épingler 2 des plus gros acteurs des Technologies de l’Information et de la Communication : Apple et Facebook. Leurs fermes informatiques, qui abritent des centaines de milliers de serveurs, sont très gourmandes en énergie. Google, Yahoo!, Microsoft et les autres ne sont pas en reste : alimentation 24h/24, 7 jours/7 et refroidissement permanent  font des acteurs des TIC de grands pourvoyeurs de CO2… surtout quand l’électricité utilisée est générée par des centrales particulièrement polluantes. C’est notamment le cas de Facebook qui projette d’alimenter un prochain data-center par une électricité provenant de centrales au charbon…

Dans le rapport de Greenpeace, un tableau répertorie « grossièrement » la nature de l’électricité utilisée par les data-center de certains géants de l’informatique. Google, qui mise gros sur le cloud-computing à travers Google Docs, sort du lot grâce à l’une de ses fermes : celle de Dalles. Son énergie provient à 50,9% d’une électricité durable (centrale hydro-électrique) qu’on peut qualifier d’écologique.

Les TIC pourront-elles un jour bénéficier d’une électricité verte en quantité illimitée ? La firme de Moutain View y croit et finance à coup de millions de $ plusieurs pistes prometteuses. J’ai écrit un petit article pour le site www.viesaineetzen.com autour des visions de Google : découvrez comment le moteur de recherche mise sur la géothermie profonde, les centrales hydro-électriques, la puissance des vents d’altitude, la magie des moteurs hybrides ou l’efficience de l’énergie photovoltaïque. Découvrez Google.org, fondation philanthropique  qui finance des projets comme RechargeIT (voiture hybride), PowerMeter (compteurs électriques intelligent) ou RE<C (Energie Renouvelable moins chère que le charbon).

Google va-t-il sauver la planète ? (5 min de lecture)

Le rapport de Greenpeace (anglais)

Greenpeace épingle Facebook pour sa politique énergétique (2 min de lecture)

Naviguer sur facebook pollue la planète (2 min de lecture)

De la saturation des réseaux à la Neutralité d’internet

Le développement exponentiel des activités sur le web a fait exploser la quantité d’information circulant sur les réseaux. Les grands acteurs du secteurs (FAI, Moteurs de recherches, Hébergeurs,…) s’interrogent sur une possible saturation du trafic et sur ses conséquences sur la Neutralité d’internet.

Jeux vidéos en ligne, réseaux sociaux, téléchargement, streaming, TV de rattrapage, etc, sont en pleine expansion et génèrent des quantités de données que notre accès internet supporte sans flancher (ou presque). A cela s’ajoute désormais l’internet mobile qui fournit à nos smartphones, Netbook et autres tablettes quantités d’informations via la 3G et ce qu’on appellera bientôt la 4G. Mais alors qu’on nous promet toujours plus de débit (Fibre optique, Wi-max, câble), les fournisseurs d’accès à internet (FAI) et d’autres veulent nous préparer à une espèce de tri qui donnerait la priorité à certains contenus par rapport à d’autres. Car comprenez-vous, le réseau est saturé, les FAI et opérateurs doivent amortir leurs investissements, y’a plein de pirates qui téléchargent des fichiers volumineux, les Majors ne vendent plus de galettes, Youtube détourne trop l’attention des internautes des contenus officiels, les pédophiles et autres cyber-criminels guettent… alors il est temps de dire au surfeurs un brin libertaires ce qui est bon et ce qui ne l’est pas…

PLUSIEURS PISTES SONT CLAIREMENT EVOQUEES

– Favoriser certains contenus considérés comme « prioritaires ». On imagine très bien par exemple, les FAI (ou une loi) défavoriser le P2P réputé pour être l’outil favori des fans de téléchargement illégal. Alors que ce même P2P sert à de nombreux activités (échange, distribution) légales comme la recherche scientifique (partage de fichiers mais aussi de la puissance de calcul des ordinateurs d’un réseau), la distribution de logiciels ou de leurs mises à jour (Linux, Microsoft…), la téléphonie sur IP, la distribution de films indépendants,…

Créer des forfaits qui, selon leurs tarifs, permettraient plus ou moins de choses : on pourrait imaginer un forfait limitant le débit (quantité de données par seconde) ou la quantité de données autorisées. Ce principe est déjà en place en France sur la quasi totalité des forfaits mobiles (lire Orange lance le forfait à facture illimitée). En toute « logique » commerciale, les forfaits les plus chers donneraient l’accès le plus confortable au Net. Aux Etats-Unis, les abonnées les plus gourmands de ComCast (FAI) sont limités en bande-passante.

Facturer l’internaute à la quantité de données échangées : Un internaute qui regarde beaucoup de vidéos en ligne sur les sites de partage (YouTube, Dailymotion, Vimeo,…) ou les TV de rattrapage (M6 Replay,…) paierait bien plus cher que celui qui se contente de consulter ses mails.

Interdire certains services ou contenus. Vous en doutez ? C’est déjà le cas sur l’internet mobile : tentez donc le téléphone sur IP (Skype,…) ou d’utiliser le P2P sur votre smartphone ! Dans d’autres pays, certains contenus et services sont tout bonnement interdits et/ou filtrés par les Etats : La Chine, le Pakistan, l’Iran et d’autres pays, répertoriés comme ennemis d’internet par Reporter sans frontières, censurent clairement certains contenus.

D’autres pistes sont envisagées mais toutes remettent singulièrement la Neutralité du Net en cause ! La neutralité des réseaux, c’est le principe fondateur d’internet qui exclut toute discrimination à l’égard de la source, de la destination ou du contenu de l’information transmise sur le réseau. Ainsi, ce principe garantit que les utilisateurs ne feront face à aucune gestion du trafic internet qui aurait pour effet de limiter leur accès aux applications et services distribués sur le réseau. La neutralité du Net assure que les flux d’information ne sont ni bloqués, ni dégradés par les opérateurs de télécommunications, permettant ainsi aux utilisateurs d’utiliser librement l’architecture communicationnelle. (Wikipedia)

DES FAI « JUGES ET PARTIES »

Les « solutions » évoquées ci-dessus remettent bien en cause le principe de neutralité du réseau qu’aucune loi aujourd’hui ne garantit vraiment. En revanche, les FAI seraient heureux de pouvoir facturer un peu plus les gros utilisateurs, histoire d’amortir plus vite les lourds investissements qu’ils consentent à faire pour le développement et l’amélioration du réseau physique (ADSL, câble, fibre optique, Wi-max, 3G,…). Rien ne garantit cependant que ces mêmes FAI ne favorisent pas du même coup leurs propres contenus, car les temps changent et alors que les fournisseurs d’accès (Free, Orange, SFR,…) se contentaient il y a quelques années, de nous fournir un accès au web, ils ont désormais attaqué le marché des services et contenus internet : VoD (visionnage ou achat de films par le réseau), TV, jeux en ligne… Qui nous dit qu’Orange ne favorisera pas ses chaînes de télévision, sa catch-up TV (TV de rattrapage) ou son portails d’infos  au détriment de YouTube ou de Facebook ? Qui nous dit que Free ne favorisera pas son service de VoD au détriment des concurrents ? Qui nous dit qu’un FAI n’absorbera pas tout un pan du secteur culturel (musique, cinéma, édition,…) comme cela s’est fait aux Etats-Unis lorsqu’AOL a racheté Time-Warner. Qui nous dit que ce même FAI ne favorisera pas alors son tout nouveau pôle multimédia ? Personne.

Autre exemple : Google, qui n’était qu’un moteur de recherche, est en train d’évoluer vers d’autres activités. Activités de contenus avec YouTube, Knol et autres. Une activité logicielle avec Androïd et Chrome OS. Une activité mobile avec le Nexus One. Une activité de cloud computing avec Google Docs. Une activité de Fournisseur d’Accès à Internet (FAI) avec une expérience programmées aux Etats-Unis dans le secteur du très haut débit par fibre optique. Personne n’a de garantie quant à la neutralité d’un Google qui pourrait un jour favoriser ses contenus (en terme de classement) ou son réseau ( en terme de rapidité ou de contenus) dans ses résultats.

FAI VS EDITEURS

Face aux FAI auxquels sont pour le coup associés les fournisseurs de contenus (Maisons de disque, Majors du cinéma,…), on retrouve les grands éditeurs d’internet : Google, Yahoo!, YouTube, Amazon, eBay, PriceMinister, Dailymotion,… L’enjeu pour eux, c’est d’atteindre tous les internautes, présents et futurs, sans discrimination. Une discrimination qui remettrait directement en cause leur audience et leur réputation, 2 facteurs essentiels pour leurs recettes publicitaires et leurs revenus en général.

Pour ces grands acteurs du web cependant, «Le principal enjeu est de maintenir et de prolonger le modèle ouvert de l’Internet qui a permis de nombreuses success stories à commencer par Google il y a plus de dix ans», observe Olivier Esper, directeur des relations institutionnelles de Google France (Figaro.fr). Seule cette neutralité pourra susciter l’émergence de nouveaux acteurs, services et contenus innovants. Une innovation qui attirera toujours plus d’abonnés vers les FAI…

Les enjeux soulevés par ces grands acteurs sont économiques mais pour nous, utilisateurs, quels sont les risques ?

– Techniquement, le filtrage d’internet à un endroit sur la planète, peut « accidentèlement » affecter le reste du monde : un bel exemple de ce type a fait vaciller certaines convictions quant à l’indépendance des Etats vis à vis d’internet. En 2008, quand le Pakistan à censuré YouTube à cause des caricatures de Mahomet, c’est le monde entier qui a été, durant 2 heures, privé de la plateforme de partage vidéo !

– Qu’on soit citoyen d’un pays libre (liberté d’expression, d’opinion, d’information,…) ou oppressé  (par la censure ou la dictature), la neutralité du Net est vitale. Dans un pays comme la France, elle permet une égalité d’accès au savoir et aux moyens d’expression; dans un pays moins favorisé, elle permet aux citoyens de réagir à une situation insupportable (c’est d’ailleurs aussi vrai chez nous…).

– En tant qu’internautes, nous sommes aussi de plus en plus « fournisseurs de contenus ». Que ce soit pour ses loisirs, pour sa réputation ou pour son activité professionnelle, chacun est susceptible aujourd’hui de proposer des contenus ou services sur internet : boutique en ligne, biens d’occasion, blog, site, podcast, applications mobile, musique, screencast… Il paraît assez évident que nous avons tous à gagner à ce que tous les internautes aient accès aux petits comme aux gros fournisseurs sans discrimination !

La Neutralité du Net est donc un principe fondamental qui nous préserve d’une centralisation d’internet et qu’il est très risqué de mettre en péril. Pourtant, au nom d’une possible saturation des réseaux. Au nom de la lutte contre le téléchargement illégal. Au nom de la lutte contre la contrefaçon. Au nom de la lutte contre la pédopornographie. Ce sont toutes les autres libertés (citées dans le billet) qui risquent d’être mises à mal. Hadopi, LOPPSI, ACTA,… autant de lois qui un jour feront peut-être d’internet un réseau à sens unique : du gros fournisseur officiel vers l’internaute consommateur crédule… Un schéma parfaitement huilé dans le monde physique mais sensiblement remis en cause par les fondateurs du web.

Je me demande parfois à quoi ressemblerait un internet inventé en 2010. Des débits bridés… Des flux de données à sens unique : des géants des contenus vers les internautes… Des barrières techniques et financières aux nouveaux entrants… Un mail payant au message… Une recherche d’informations payante… Un réseau fermé… Un seul opérateur possible. Qui a dit MINITEL ? Dehors !

Pour plus d’infos, voici quelques articles enrichissants :

Internet face au risque de l’engorgement. Figaro.fr – 3 min de lecture

Aux Etats-Unis, la neutralité du Net est un enjeu politique Figaro.fr – 3 min de lecture

Et puis voici l’interview de Pierre Col (Infra Net) qui explique sa vision de la Neutralité du Net