Il y a quelques jours souvenez-vous, suite à une erreur humaine venant de chez Google, la totalité de la Toile avait été déclarée dangereuse : lorsqu’on lançait une requête sur Google, chaque résultat était associé à l’alerte « Ce site risque d’endommager votre ordinateur » ! Même si cela est difficile à mesurer, cette panne qui a duré 40 minutes environ a eu des conséquences sur la fréquentation de milliers de sites qui ont certainement subi un manque à gagner plus ou moins important. La loi des séries s’en mêlant, cette semaine c’est Gmail, le service de Webmail du moteur de recherche qui a crashé : pendant une heure, le service est resté inaccessible ! C’est « l’effet inattendu d’un algorythme » survenu pendant une maintenance qui a été cette fois à l’origine du bug. C’est cette dernière panne qui a sans doute poussé Google à rendre disponible une page qui permet désormais de voir d’un coup d’oeil si l’une des ses applications en ligne (mail, calendrier, chat, gestion de site internet,…) est dans les choux ! Intéressant mais les 2 malheureux événements soulèvent une question sérieuse : Sans s’en rendre compte, Google est devenu incontournable pour des centaines de millions de personnes dans le monde et tout le monde a tendance à penser que le moteur de recherche de Mountain View est infaillible. Ce réflexe n’est pas si idiot car Google a largement prouvé sa fiabilité sur la forme (attention, je ne parle pas du fond) même si certains développeurs de sites et spécialistes remettent régulièrement en cause les algorithmes secrets qui permettent à tel ou tel site d’être à tel ou tel rang dans les résultats de recherches. On a désormais la preuve que Google n’est pas infaillible. Google peut planter ! Google peut bloquer le monde entier, et remettre en cause le business de cybermarchands ou de sociétés qui tirent leurs profits de leur site internet.
Ce double incident doit à mon avis nous pousser à mieux considérer l’importance d’une saine concurrence dans le domaine de l’indexation et de la recherche sur la Toile. Aujourd’hui, il y a de solides alternatives à Google pour la recherche d’infos : Yahoo! et Microsoft live Search arrivent juste derrière Google en terme de fréquentation mais les parts de marchés sont claires : Yahoo ! et Microsoft sont des nains à côté de l’hégémonique Google : aux Etats-Unis, la PDM de Google était de 61% fin 2008 contre… 8,5% pour Yahoo ! et 4,5% pour Microsoft Live Search… En France, le phénomène est encore pire : en Octobre 2008, Google s’accaparait 91% de parts de marché ! (2,6% pour Yahoo !, 2,1% pour Live Search, les AOL, Orange et illustres inconnus se partageant les miettes… En France donc, 9 internautes sur 10 ont été affectés par les alertes anxiogènes de leur moteur de recherche préféré lors du bug de début février. Combien d’entre eux savaient qu’ils pouvaient se retourner vers Microsoft, Yahoo!, Orange ou d’autres ?